Il s’appelle Jean-Sébastien CLUZEL.
« Archéologue et architecte, spécialiste de l’histoire de l’architecture au Japon, Jean-Sébastien Cluzel est maître de conférences à l’université de Paris-Sorbonne où il enseigne l’histoire de l’art et l’archéologie de l’Extrême-Orient. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur l’architecture historique japonaise.
Avec Nishida Masatsugu, ils ont lancé un programme d’études commun sur la reconstruction vicennale du sanctuaire d’Ise il y a environ quinze ans. Depuis, ils s’associent régulièrement pour développer des recherches en histoire de l’architecture comparée, touchant à la France et au Japon » (Ed. Mardaga).
 
 
Saluons la sortie, en cette année de grandes commémorations entre la France et le Japon, de son tout dernier ouvrage:  Le japonisme architectural en France 1550 – 1930 – octobre 2018.
« Dans l’esprit des Occidentaux, l’architecture japonisante bâtie en Europe à la fin du XIXe siècle était identique à celle de l’archipel. Mais ces décors monumentaux ou rustiques, présentés dans des paysages exotiques créés de toutes pièces, étaient des architectures mixtes, en partie importées de l’archipel, mais toujours adaptées aux plaisirs des Européens. En effet le succès de ce japonisme architectural n’était autre que la suite de l’engouement qu’avait connu le premier XIXe siècle pour les Folies et les chinoiseries. Pendant plus de trois siècles, les Européens rêvent l’architecture nipponne à partir de représentations diverses figurant sur toutes sortes d’objets supports – laques, porcelaines, mobiliers, gravures, jusqu’aux photographies et aux guides touristiques. Ce livre dévoile la genèse d’un japonisme architectural, né bien avant ce que les critiques d’art de la fin du XIXe siècle ont appelé japonisme et de première importance pour comprendre la « spatialité japonaise » tant appréciée par les Occidentaux au XIXe siècle. Il rassemble aussi pour la première fois dans un même volume les plus célèbres exemples d’architecture japonisante de la fin du XIXe siècle : le premier pavillon de thé installé en France, le célèbre Midori-no-sato d’Hugues Krafft (1885) ; la salle des fêtes de la rue de Babylone à Paris (1896), plus connue aujourd’hui sous le nom de cinéma la Pagode, qui est la première grande oeuvre d’Alexandre Marcel, auteur de la tour japonaise et du pavillon chinois des musées Royaux de Bruxelles et principalement connu comme architecte orientaliste ; les pavillons japonais installés dans le jardin du banquier philanthrope Albert Kahn (1898-1900), dont l’histoire sera révélée grâce à une enquête archéologique hors normes ; des jardins japonais crées par Hata Wasuke, le jardinier des Rothschild et des Camondo ; enfin, la  » salle des Cigognes « , construite à l’occasion de la Japan-Brithish Exhibition de 1910 et récupérée par Emile Guimet pour son musée de Lyon en 1911, sera expliquée en regard de la « salle des Cigognes » du temple Nishi-Hongan-ji de Kyôto, modèle à partir duquel elle fut réalisée. »
 
Nous ajouterons que cet ouvrage est une oeuvre collective à laquelle a participé, entre autres, Angélique SAADOUN… qui signe l’essentiel des articles de notre grand dossier sur le Japonisme!
 
 
Pour rappel, voici quelques autres livres écrits par ce grand spécialiste de l’architecture japonaise ou réalisés sous sa direction (les présentations sont celles que proposent le site de la Fnac).
 
 
 
Architecture éternelle du Japon – De l’histoire aux mythes – novembre 2008
« L’architecture japonaise est enchanteresse : harmonie entre jardins et bâtisses, élégance des style, raffinement des décorations, perfection des détails…
L’envoûtement s’opère grâce à son apparente fragilité qui fait naître un sentiment d’impermanence. Le message délivré est saisissant : racontant l’éphémère, cette architecture nargue les siècles d’un éternel éclat. Allant du Couchant au Levant, des récits de voyages aux premières histoires de l’architecture, cet ouvrage est une enquête sur la genèse du patrimoine architectural japonais depuis le XVIe siècle.
Au fil des pages entre constructions authentiques et reconstructions périodiques, la monumentalité nipponne apparaître telle une restauration de la mémoire… Jouant de l’errance et de l’impermanence, le monument nippon condamne t il le savant à la recherche du modèle perdu et le bâtisseur à la restituer ? Explorant édifices et légendes, ce livre dévoile que les ouvrages d’histoire de l’architecture des XIXe et XXe siècles sont remplis de postulats qui, sous le masque de l’historicité, cachent souvent la figure des mythes. »

 
 
 
Hokusai, le vieux fou d’architecture – septembre 2014
« En 1816, Katsushika Hokusai (1760-1849), le célèbre maître de l’estampe japonaise, consacre le cinquième volume de sa Manga à l’architecture. Vingt ans plus tard, il reprend ce thème dans un nouveau manuel de dessin, Livre de dessins pour artisans. Nouveaux modèles. Dans l’archipel, faire de l’architecture le sujet d’un livre illustré était inédit et jamais un recueil de gravures sur bois n’avait rendu des bâtiments avec autant de clarté et de véracité. Destinés aux artisans, ces deux manuels d’architecture permettent de découvrir comment l’artiste marie les traditions picturales chinoises, japonaises et occidentales, et rapproche avec génie l’art du dessin de l’art d’édifier. Rappelant les grands traités d’architecture d’Europe, ces deux ouvrages sont à l’avant-garde de la pensée architecturale nipponne moderne. Ces chefs-d’ouvre du livre illustré de l’époque d’Edo sont, pour la première fois, reproduits et accompagnés de leurs traductions intégrales annotées. Les exemplaires présentés sont conservés à la BnF et ont appartenu à Théodore Duret (1838-1927) et Edmond de Goncourt (1822-1896), défenseurs des impressionnistes et grands amateurs d’art japonais. »
Jean-Sébastien CLUZEL, directeur d’ouvrage
Archéologue et architecte, spécialiste de l’histoire de l’architecture au Japon, il est maître de conférences à l’université de Paris-Sorbonne, où il enseigne l’art et l’archéologie de l’Extrême-Orient.
Plusieurs auteurs ont participé à la rédaction de cet ouvrage :
Antoine GOURNAY : professeur d’histoire de l’art et d’archéologie de l’Extrême-Orient à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV).
INAGA Shigemi : docteur de l’université Paris VII et professeur au Nishibunken (International Reserach Center for Japanese Studies).
Christophe MARQUET : spécialiste de l’histoire de l’art et de l’édition au Japon, professeur des universités à l’INALCO et directeur de la Maison franco-japonaise. Co-auteur de Hokusai, Manga, Seuil, 2007.
Valérie NEGRE : architecte du patrimoine et historienne, enseigne l’histoire de l’architecture à l’Ecole nationale supérieure d’architecture Paris la Villette.
NISHIDA Masatsugu : architecte et historien de l’architecture. Spécialiste d’architecture comparée, il est codirecteur de l’édition d’un dictionnaire intitulé Vocabulaire de la spatialité japonaise
 
 
 
Le Sanctuaire d’Ise – Le récit de la 62ème reconstruction – octobre 2015
Le sanctuaire d’Ise est considéré comme le centre le plus important du shintoïsme. Il comporte 125 bâtiments et la principale divinité à laquelle il est dédié est Amaterasu, la déesse du Soleil. Dont l’Empereur a été considéré comme le descendant direct – jusqu’à ce que l’Empereur Hiro-Hito ne renonce à cette ascendance après la Seconde Guerre Mondiale et l’Occupation américaine.
Par tradition, le sanctuaire est reconstruit à neuf tous les 20 ans en restant fidèle à la conception originale. Cette reconstruction a pour nom shikinen sengū.
 
Voici, en bonus, un court film (en japonais) sur cette 62ème reconstruction qui a eu lieu en 2013 et quelques cérémonies entourant ce qui constitue un très grand événement au niveau national.

 
 
 
L’idée d’architecture médiévale au Japon et en Europe – novembre 2017
« L’idée d’architecture est aujourd’hui universellement partagée. Qu’en était-il au Moyen Âge au Japon et en Europe? Comment percevait-on alors les abbatiales romanes et les cathédrales gothiques, les temples Zen et le style Grand Bouddha? Et, de nos jours, quelle perception de l’architecture médiévale ont les historiens de l’art en Europe et au Japon? »
Jean-Sébastien Cluzel  & Nishida Masatsugu
 
 
 
(C.Y.)