Depuis 1639, le Japon vit quasiment coupé du monde, du fait de la politique isolationniste du Edo bakufu, le gouvernement des shōgun de la dynastie des TOKUGAWA. Ceux-ci dirigent le pays sous l’autorité théorique des empereurs successifs qui, depuis la fin du 12ème siècle, ont dû céder aux différentes dynasties de shōgun qui se sont succédé, l’ensemble des pouvoirs militaires, politiques et économiques. Le shōgun est donc quasi tout puissant.

Deux siècles plus tard, l’Europe colonialiste s’est positionnée en Asie. Les Anglais en Chine, les Français en Indochine, les Hollandais en Indonésie. La jeune Amérique cherche à s’y implanter aussi, elle devra pour cela passer par le Japon. En 1853, le Commodore Matthew PERRY tente, par la menace, de convaincre le shōgun d’ouvrir son pays. Et c’est le 31 mars 1854 que la « Convention de Kanagawa », laquelle autorise pour la première fois le ravitaillement des bateaux américains dans deux ports japonais, est signée entre les deux pays. Suivie, quatre ans plus tard, de traités commerciaux avec les États-Unis et 4 pays européens, dont la France. C’est le 9 octobre 1858 très précisément qu’est signé le « Traité de paix, d’amitié et de commerce entre la France et le Japon ». Un traité historique dont ces deux pays ont décidé de commémorer, en 2018, le 160ème anniversaire.

Harcelé par l’extérieur, le Japon s’en trouve fortement déstabilisé en interne. Des clans soutiennent la décision du shōgun, d’autres l’accusent de ne pas protéger assez leur pays  contre le risque d’une colonisation totale de la part de ces étrangers dont la présence ne fait que s’intensifier grâce aux traités internationaux et aux échanges commerciaux. S’en suivront plusieurs années d’intenses tractations politiques, de conflits guerriers, de complots, d’assassinats, mais aussi de héros et de légendes… C’est la période du bakumatsu, littéralement «la fin du bakufu» ou gouvernement shogunal.

En 1867, l’histoire s’accélère. Mis en échec par ses opposants, le dernier shōgun est contraint d’abdiquer et de rendre l’intégralité de ses pouvoirs à l’Empereur. Sous l’autorité de celui-ci, le Japon s’engage résolument dans l’apprentissage du monde occidental afin de l’égaler… pour mieux lui résister.

Nous sommes en 1868. C’est la fin de l’ère féodale d’Edo, la souveraineté de l’empereur est restaurée. Même s’il faudra encore quelques années pour que celle-ci s’affirme. Parfois difficilement: il n’est pas facile d’effacer 700 ans d’histoire, les résistances subsistent. C’est la naissance de l’ère Meiji et le début de la grande modernisation du Japon. Une modernisation qui passera notamment par son industrialisation, à laquelle la France contribuera avec une importance telle que, 150 ans plus tard, elle justifie pleinement les multiples commémorations qui ont eu lieu en 2018. 

 

Ce site a été créé à l’occasion des commémorations franco-japonaises en 2018
afin de mieux connaître cette période passionnante de l’histoire du Japon durant laquelle ce pays s’est profondément transformé
et a débuté des relations avec la France qui durent et se développent toujours davantage.

Il vous est proposé par le Centre culturel franco-japonais de Toulouse (CCFJT).
Rédacteurs des articles: Claude Yoshizawa – Angélique Saadoun
Christian Polak – Amandine Martin – Bruno James – Sébastien Lacambre

Photos & illustrations: Wikipedia / Wikimedia commons / CCFJT / autres (créditées)

Bakumatsu, Meiji et Japonisme

Présentation générale du Bakumatsu et de l’ère Meiji

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Les relations franco-japonaises durant l’ère Meiji
dont le grand dossier « le Japonisme »

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Les événements en 2018

2018: 150ème anniversaire de la « Restauration de Meiji » (1868)

2018: 160ème anniversaire du « Traité de paix, d’amitié et de commerce entre la France et le Japon »
(premier traité franco-japonais signé en 1858)

2018: 100ème anniversaire de la « Chambre de Commerce et d’Industrie  France Japon »
(première CCI européenne implantée au Japon en 1918)

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