Ce qui fait aussi que l’époque Meiji est passionnante, c’est qu’elle correspond au développement de la photo et à la naissance du cinéma…
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Il s’appelle INABATA Katsutarō.
Né en 1862 et décédé en 1949, c’est un industriel japonais mais surtout connu pour être un pionnier du cinéma japonais, certains le surnomment même « le père du cinéma au Japon ».
Dans sa jeunesse, alors qu’il a été admis dans une université japonaise appelée Kyōto-fu Shihan Gakkō, il obtient une bourse pour poursuivre ses études en France. Ce sera à Lyon, à l’école de La Martinière. Il s’y fera notamment un ami du nom de Auguste LUMIÈRE.
Après un retour au Japon où il commence sa carrière d’industriel dans le textile et en particulier la teinture, il a l’occasion de revenir en France en 1896. Et c’est là qu’il y retrouve son ami qui, avec son frère Louis, vient de mettre au point un objet révolutionnaire: le cinématographe, dont le brevet a été déposé l’année précédente, en 1895. Séduit par cet appareil extraordinaire, il décide d’en rapporter deux exemplaires dans son pays, et pour les faire fonctionner, il se fait accompagner d’un jeune opérateur employé par les frères LUMIÈRE, du nom de Français-Constant GIREL. Né en 1873, celui-ci n’a donc que 24 ans quand il débarque au Japon. Et parce que le cinématographe est non seulement un projecteur des images animés mais qu’il est aussi une caméra de prises de vues, Constant GIREL y réalise quelques courts films qui sont considérés comme les tout premiers films sur le Japon de l’histoire du septième art.
F-C. GIREL sera suivi de près au Japon par un autre employé des frères LUMIÈRE, Gabriel VEYRE, jeune opérateur lui aussi de 27 ans quand il arrive au Pays du soleil levant et qui lui aussi y réalisera quelques films, plus spécialisés sur les femmes et en particulier les geisha. A noter que Gabriel VEYRE épousera la sœur de Constant GIREL en 1901.
Voici donc quelques uns des films, tournés par Constant GIREL et Gabriel VEYRE et qui ont résisté au temps pour nous offrir aujourd’hui de superbes témoignages. Des témoignages émouvants, pittoresques et forts instructifs sur le milieu de l’ère Meiji. Des films muets, bien sûr, est-il besoin de le préciser.
On s’étonnera sûrement en découvrant le film dédiés aux Aïnous à Yezo, cette grande île du nord aujourd’hui appelée Hokkaidō. On remarquera, dans le film filmé dans une rue de Tōkyō, les passants vêtus de vêtements traditionnels mais avec des chapeaux occidentaux sur le tête. Dans celui au kendō, on découvrira sans doute avec amusement comment cet art martial était pratiqué de façon bien différente de ce qu’il est aujourd’hui.
Et dans « Repas en famille », on aura le plaisir de découvrir INABATA Katsutarō : c’est en effet sa famille que Constant GIREL a filmé. On le voit au premier plan, en train de fumer et de boire une tasse de thé, très probablement…
Les films de Constant GIREL
Les films de Gabriel VEYRE
(C.Y.)