19 décembre 1910 – 43ème année de l’ère Meiji.
Nous sommes dans les toutes dernières années de l’ère Meiji.
A peine 1 an après le tout premier vol d’un planeur dans le Parc de Ueno à Tōkyō, et c’est ce jour qui est considéré comme celui du tout « premier vol d’un avion motorisé au Japon » et celui des véritables débuts de l’aéronautique japonaise. Ce vol a eu lieu dans l’actuel Parc de Yoyogi, vous pouvez d’ailleurs y trouver un monument et un buste commémoratifs qui le célèbrent. Ce buste (photo de gauche), c’est celui du pilote TOKUGAWA Yoshitoshi, un militaire qui, en 1909, se rendit en France pour y découvrir l’aéronautique naissante chez nous. On le voit (photo de droite) installé aux commandes de l’avion sur lequel il obtint un diplôme à l’époque considéré comme « brevet international de pilote », le photographe est son instructeur français. TOKUGAWA rentra au Japon l’année suivante, mais pas les mains vides: à la demande de son gouvernement, il achète et envoie dans son pays un biplan Farman, du nom du fameux aviateur et constructeur français Henri FARMAN (que l’on voit ci-dessous à gauche avec son épouse). Et c’est sur cet appareil français que, le 19 décembre 1910, TOKUGAWA « donne des ailes » à son pays (photo-titre)…
Anecdote: le 14 décembre 1910, soit 5 jours plutôt, un autre militaire, HINO Kumazō, avait réussi un vol dans le même parc. HINO avait lui aussi été envoyé en Europe, il était allé en Allemagne et en avait rapporté un monoplan « Grade ». Mais de ce vol, il n’a pas été consigné de réelles données: les rares témoignages, même écrits, ne donnent de façon précise ni d’altitude atteinte ni de distance de vol et ne disent que « en quittant le sol, on a vu le pilote nous saluer de la main »… Ce vol n’est donc pas nié mais n’a jamais pu être officialisé.
5 jours plus tard, donc, le 19 décembre, HINO et TOKUGAWA réalisèrent tous les deux un vol sur leur appareil respectif et, cette fois, leur exploit fut officialisé. Mais si l’histoire les associe à cette date, TOKUGAWA, qui est en fait de famille aristocratique et se trouve être le petit-neveu du dernier shōgun TOKUGAWA Yoshinobu, bénéficiera d’une plus grande reconnaissance par l’Armée (les militaires sont forcément plus sensibles à l’aristocratie…) et par le gouvernement qui a pourtant été celui qui a provoqué la déchéance de son grand-oncle.
Et c’est ainsi qu’il sera aussi le pilote du vol inaugural du tout premier « aérodrome » du Japon, le 5 avril 1911. Celui-ci se trouve dans la ville de Tokorozawa, dans le département de Saitama voisin de Tōkyō, et c’est pour cette raison que cette ville s’affiche encore aujourd’hui comme une des « capitales de l’aéronautique » au Japon. C’est sur cet ancien aérodrome que l’on trouve actuellement le « Tokorozawa Aviation Memorial Park » avec un musée de l’air (photo de gauche). Et qu’en ville, on trouve un peu partout des plaques d’égout (photo en haut à droite) dédiées à cet événement majeur dans l’histoire du pays et qui témoigne de sa modernité et qu’on trouve même des pâtisseries (photo en bas à droite) qui s’appellent… Farman!
(C.Y.)
Nous sommes dans les toutes dernières années de l’ère Meiji.
A peine 1 an après le tout premier vol d’un planeur dans le Parc de Ueno à Tōkyō, et c’est ce jour qui est considéré comme celui du tout « premier vol d’un avion motorisé au Japon » et celui des véritables débuts de l’aéronautique japonaise. Ce vol a eu lieu dans l’actuel Parc de Yoyogi, vous pouvez d’ailleurs y trouver un monument et un buste commémoratifs qui le célèbrent. Ce buste (photo de gauche), c’est celui du pilote TOKUGAWA Yoshitoshi, un militaire qui, en 1909, se rendit en France pour y découvrir l’aéronautique naissante chez nous. On le voit (photo de droite) installé aux commandes de l’avion sur lequel il obtint un diplôme à l’époque considéré comme « brevet international de pilote », le photographe est son instructeur français. TOKUGAWA rentra au Japon l’année suivante, mais pas les mains vides: à la demande de son gouvernement, il achète et envoie dans son pays un biplan Farman, du nom du fameux aviateur et constructeur français Henri FARMAN (que l’on voit ci-dessous à gauche avec son épouse). Et c’est sur cet appareil français que, le 19 décembre 1910, TOKUGAWA « donne des ailes » à son pays (photo-titre)…
Anecdote: le 14 décembre 1910, soit 5 jours plutôt, un autre militaire, HINO Kumazō, avait réussi un vol dans le même parc. HINO avait lui aussi été envoyé en Europe, il était allé en Allemagne et en avait rapporté un monoplan « Grade ». Mais de ce vol, il n’a pas été consigné de réelles données: les rares témoignages, même écrits, ne donnent de façon précise ni d’altitude atteinte ni de distance de vol et ne disent que « en quittant le sol, on a vu le pilote nous saluer de la main »… Ce vol n’est donc pas nié mais n’a jamais pu être officialisé.
5 jours plus tard, donc, le 19 décembre, HINO et TOKUGAWA réalisèrent tous les deux un vol sur leur appareil respectif et, cette fois, leur exploit fut officialisé. Mais si l’histoire les associe à cette date, TOKUGAWA, qui est en fait de famille aristocratique et se trouve être le petit-neveu du dernier shōgun TOKUGAWA Yoshinobu, bénéficiera d’une plus grande reconnaissance par l’Armée (les militaires sont forcément plus sensibles à l’aristocratie…) et par le gouvernement qui a pourtant été celui qui a provoqué la déchéance de son grand-oncle.
Et c’est ainsi qu’il sera aussi le pilote du vol inaugural du tout premier « aérodrome » du Japon, le 5 avril 1911. Celui-ci se trouve dans la ville de Tokorozawa, dans le département de Saitama voisin de Tōkyō, et c’est pour cette raison que cette ville s’affiche encore aujourd’hui comme une des « capitales de l’aéronautique » au Japon. C’est sur cet ancien aérodrome que l’on trouve actuellement le « Tokorozawa Aviation Memorial Park » avec un musée de l’air (photo de gauche). Et qu’en ville, on trouve un peu partout des plaques d’égout (photo en haut à droite) dédiées à cet événement majeur dans l’histoire du pays et qui témoigne de sa modernité et qu’on trouve même des pâtisseries (photo en bas à droite) qui s’appellent… Farman!
(C.Y.)