Une carrière exceptionnelle: il fut, entre autres, commandant en chef et Préfet maritime de Rochefort (1889), commandant en chef et préfet maritime de Toulon (1890), commandant en chef de la 1ère armée navale (1891-1892), Ministre de la Marine (1893), président du conseil supérieur de la Marine, président du comité des inspecteurs généraux de la Marine de 1893 à 1898, député républicain de Rochefort (1898-1902).
 
Il s’appelle Henri, Adrien, Barthélemy, Louis RIEUNIER: pourquoi en parler ici?
Tout d’abord parce qu’en 2018 on commémorera le centenaire de sa mort, il est en effet né le 6 mars 1833 à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) et décédé le 10 juillet 1918 à Albi (Tarn). Et c’est le 12 juillet 1918 que fut célébré un office funèbre grandiose à la Cathédrale Sainte-Cécile d’Albi.
offici8305Mais surtout parce qu’Henri RIEUNIER (photo de gauche) participa à la deuxième Mission militaire française au Japon (1872 – 1880). Commandant du croiseur Le Laclocheterie, il fut envoyé en mission diplomatique de la France de 1875 à 1878. Il fut alors l’un des principaux témoins français d’un événement d’importance de l’ère Meiji et que l’on appelle Seinan Sensō en japonais (littéralement « guerre du Sud-Ouest ») et qu’on traduit généralement en français par « Rébellion de Satsuma ». Une guerre en 1877 qui est considérée, avec la mort de SAIGÔ Takamori, (en photo-titre, entouré de ses officiers selon une illustration du journal « Le Monde Illustré ») comme le véritable chant du cygne des samouraïs, cette caste qui fut la grande victime de cette ère qui a vu le Japon passer de son moyen-âge à la modernité.
Moins de 10 ans plus tard, devenu amiral, Henri RIEUNIER repartira une seconde fois au Japon pour une mission diplomatique s’inscrivant dans la troisième Mission militaire française (1884 – 1889). Il sera cette fois le commandant de la station navale des mers de Chine et du Japon, à bord du cuirassé Le Turenne, et le seul officier général français présent au Japon, où il séjournera de 1885 à 1887.
 
En raison des hasards de la vie ou des obligations de sa grande carrière militaire et politique, c’est vrai qu’Henri RIEUNIER est né à Castelsarrasin, qu’il a vécu dans le Var, à Paris, en Charente-Maritime, qu’il a voyagé sur toutes les mers du monde, du Mexique à l’Extrême-Orient. laperouse_1Mais il est avant tout un Albigeois, sa famille y vivait depuis plusieurs générations, il fut un très grand marin comme un autre Albigeois qui, un siècle avant lui, devait lui aussi aller au bout du monde et notamment passer par un détroit, situé entre la pointe nord du Japon et l’île de Sakhaline (Russie), qui porte son nom : Jean François de GALAUP, comte de LAPEROUSE (photo de droite). S’il est appelé en japonais le détroit de sans-titre-5Sōya, son nom international est bien celui de ce grand navigateur albigeois.
La célébrité de RIEUNIER est-elle moindre au niveau national et international? Peut-être. Mais nul doute qu’en 2018, peut-être avec le concours de son arrière petit-fils M. Hervé BERNARD (photo de gauche), son nom sera célébré à la hauteur de la vraie reconnaissance qui fut la sienne de son vivant, non seulement en France, mais également au Japon, où il fut décoré par l’Empereur Meiji avec lequel il eut de nombreux contacts et qui le nomma Grand Officier dans l’Ordre du Soleil Levant ou Kyokujitsu shō. Un ordre qui constituait à cette époque la plus haute distinction japonaise après l’Ordre du Chrysanthème…
 
 
POST-SCRIPTUM :
 
Suite à la publication de cette article et grâce à notre messagerie à laquelle vous pouvez accéder par le « contact », nous avons eu l’immense bonheur et le privilège d’être contacté par M. Hervé BERNARD en personne qui, avec une très grande générosité, nous a communiqué quelques documents en pdf qu’il nous a exceptionnellement autorisé à publier ici. Nous sommes très heureux de pouvoir donc vous les présenter :
 
– Premier document (titre résumé) : H_RIEUNIER 1ère MISSION AU JAPON EN 1876 – HERVÉ BERNARD 2012
 
– Deuxième document (titre résumé) : HENRI RIEUNIER ANNONCE A FIN DE LA RÉBELLION DE TAKAMORI SAÏGO EN 1877. AUTEUR HERVÉ BERNARD . 2015
 
Nous vous en souhaitons une bonne lecture et une belle découverte.
(D’autres documents seront bientôt mis en ligne.)
 
 
 
(C.Y.)