Bien sûr, ils sont nombreux, ceux qui ont écrit sur le Japon. Il serait sans doute impossible d’en dresser la liste exhaustive. Et même si l’on ne considère que ceux qui se sont tout particulièrement intéressés à l’ère Meiji ou à l’époque qui a suivi l’arrivée du Commodore M. PERRY, l’événement qui a été en 1853 le véritable déclencheur de toute la modernisation du Japon, ils sont là encore des dizaines – et en vérité, d’un intérêt inégal.
 
Voici cependant une petite sélection d’auteurs que nous tenons ici à vous présenter. Une courte liste qui pourra évoluer en fonction de nos propres découvertes ultérieures ou si les visiteurs de ce site nous apportent des informations sur des lectures qu’ils auront particulièrement appréciées et qu’ils souhaiteraient partager. N’hésitez pas à nous contacter si tel est le cas.
 
 
 
452107-gfLe premier de ces auteurs, non pas en terme de classement qualitatif  mais plutôt symboliquement, sera sans doute Pierre LOTI, l’auteur du très célèbre « Madame Chrysanthème » au même titre que « Pêcheur d’Islande » ou « Ramuntcho ». Et ce, non seulement en raison du roman qui raconte l’histoire du mariage entre un officier de marine et une jeune Japonaise de Nagasaki, mais grâce aux œuvres lyriques dont les compositeurs s’en inspirèrent plus ou moins: « Madame Chrysanthème », l’opéra d’André MESSAGER sur un livret4cef3c757dabe22569bbf17c8c85b41e de Georges HARTMANN, « Lady Butterfly », le très célèbre opéra de Giacomo PUCCINI ou encore le ballet « Madame Chrysanthème » du compositeur britannique Alan RAWSTHORNE. Et si l’on sait que LOTI n’apprécia pas forcément trop le Japon dans lequel il séjourna à deux reprises, son œuvre, inspirée de sa propre vie et du mariage qu’il contracta avec Okane-san, surnommé Kikou-san ou, littéralement, madame Chrysanthème (photo de droite, avec Pierre LOTI debout à droite et, à gauche, son ami Pierre LE COR qu’il décrit sous les traits d’Yves Kermadec dans « Mon frère Yves ») permet de découvrir ce pays sous l’ère Meiji même si le regard de l’auteur est souvent critique, amusé ou parfois empreint de lassitude.
Il existe même une version audio que vous pourrez retrouver chapitre par chapitre: Chapitre 01.mp3, Chapitre 02.mp3, Chapitre 03.mp3, Chapitre 04.mp3,  Chapitre 05.mp3 et Chapitre 06.mp3.
 
 
 
9782221070192Patrick BEILLEVAIRE est, entre autres titres, directeur de recherche émérite au CNRS et membre du CRJ, le Centre de recherches sur le Japon. Il est surtout un spécialiste du Japon et en particulier de cette période de la fin de l’ère d’Edo et de l’ère Meiji. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont certains portent sur un autre sujet auquel il a consacré une partie importante de ses recherches, les îles d’Okinawa. Dont notamment « Un missionnaire aux îles Ryūkyū et au Japon à la veille de la restauration de Meiji. Louis Furet (1816-1900) ». Et il est aussi l’auteur de « Le Voyage au Japon », une anthologie composée de soixante-treize livres ou articles extraits de récits de voyage et de rapports d’officiels en poste au Japon entre 1858, date de la signature du « Traité d’amitié et de commerce franco-japonais » qui fera donc l’objet d’une grande commémoration en 2018, et 1908.
 
 
 
Patrick BONNEVILLE, diplomate français et spécialiste de la culture81uzvkoex3l japonaise, a réalisé un recueil intitulé « La photographie japonaise sous l’ère Meiji (1868-1912) » et rassemblent de nombreuses photographies sur des sujets très divers: « représentations de la vie quotidienne, portraits de geishas, de vieillards, de prêtres shintos et bouddhistes, de samouraïs, combats de sumos, photographiés le plus souvent dans un intérieur de studio. Mais on y trouve également des vues d’extérieurs tout aussi remarquables : paysans travaillant dans les rizières au coucher du soleil, jeunes geishas se promenant dans des jardins fleuris ou posant sons des treilles de glycines en fleurs, vues panoramiques du mont Fuji dans la brume… » (Amazon).
 
 
 
41xwyjb1w5l-_sx313_bo1204203200_Lionel BABICZ est maître de conférences à l’University of Sydney, il est lui aussi membre du CRJ, le Centre de recherches sur le Japon et chercheur à la Maison franco-japonaise. Auteur de nombreux articles, il est un des grands spécialistes du Japon et entre autres de l’ère Meiji. Vous pourrez retrouver la vidéo de l’une de ses conférences sur la date du 11 février 1889 et l’importance qu’il lui accorde tout particulièrement. Il s’est également intéressé aux relations nippo-coréennes dont il a tiré un ouvrage intitulé « Le Japon face à la Corée à l’époque Meiji ».
 
 
 
Citons aussi ici l’ouvrage « Histoire du & au Japon de 1853 à nos jours » (Editions Phistoire-du-japonRIVAT) réalisé sous la direction de Jean-Marc OLIVIER et de Christian GALAN, tous deux professeurs à l’université Toulouse Jean-Jaurès. J-M. OLIVIER, spécialiste d’histoire contemporaine, a été invité à l’Université Chūō en 2007 et a participé au congrès mondial d’histoire économique (WEHC) de Kyōto en 2015.
C. GALAN quant à lui est professeur en langue et civilisation japonaises, longtemps en charge de la section japonais à Toulouse, il est également chercheur au Centre d’études japonaises de l’INALCO et s’est notamment spécialisé dans l’histoire de l’éducation et de l’enfance au Japon ainsi que dans le système éducatif actuel de ce pays.
 
 
 
Enfin, Christian POLAK, lui aussi l’un des grands spécialistes de l’histoire japonaise et en particulier de l’ère Meiji. A coté de ses activités professionnelles d’homme d’affaires et de consultant au sein de la société qu’il préside au Japon où il vit depuis de longues années, il est un écrivain soie-et-lumiereprolifique et il a produit de nombreux ouvrages, seul ou en collaboration avec d’autres auteurs français et surtout japonais. Citons ici deux de ses principaux ouvrages: « Soie et Lumières: l’Age d’or des échanges franco-japonais (des origines aux années 1950) » dans lequel il aborde, entre autres, un sujet qui est également l’un de ses favoris, à savoir les multiples échanges franco-japonais autour de la soie et qui aboutiront à recréer une véritable route de la soie contemporaine entre le Japon et la région lyonnaise. Citons également « Sabre et Pinceau: par d’autres Français au Japon ». Christian POLAK est un grand spécialiste des Missions militaires françaises au Japon, de l’histoire 77621de l’aéronautique japonaise qui doit ses origines à la France de CLEMENCEAU, ainsi que de l’histoire de l’automobile au Japon – dont l’origine remonte là encore à l’arrivée dans ce pays d’une voiture française, une Panhard & Levassor de 1898, importée par un Français vivant à Tokyo et qui suscita parait-il beaucoup d’intérêt sur son passage dans les rues de la capitale nippone. Homme passionné de culture également, il s’est notamment intéressé à un peintre français du nom de Paul JACOULET ayant vécu la majeure partie de sa vie au Japon où il devint, grâce à ses maîtres japonais, l’un des rares peintres français d’estampes japonaises ou Ukiyo-e
 
 
 
NOUVEAUTÉS
 
Paru en avril 2016, « 108 étoiles du Japon – 108 destins qui ont forgé la culture populaire du Japon moderne » propose de découvrir et de mieux comprendre le Japon contemporain grâce à 108 portraits de grandes personnalités japonaises, non pas seulement celles qui sont connues en France ou même à l’international, mais celles qui sont célèbres au Japon et, de ce fait, sont particulièrement représentatives de ce qu’aiment les Japonais eux-mêmes.
Son auteur, Matthieu PINON, journaliste manga particulièrement au fait de sa spécialité, révèle ici qu’il en connait bien plus sur le Japon et témoigne ainsi de son appartenance à ce qu’on appelle « la génération Dorothée »: celle de tous ces Français qui, dans leur jeunesse, ont découvert l’univers des manga et des « anime » (dessins animés) japonais qui les ont plus tard incité à en savoir bien davantage sur ce pays lointain mais en un sens si proche de nous.
« 108 portraits de personnalités qui firent et font du Japon le pays tel qu’il est actuellement, comme autant de jalons dans l’inconscient collectif nippon ».
(Ynnis Editions, 144 pages)
 
 
 
Il vient de paraître, en janvier 2017: « Le Japon face au monde extérieur – une histoire revisitée » par Pierre SEVAISTRE. En voici la présentation que l’on peut trouver sur quelques sites qui le commercialisent:
« Dans cet essai, Pierre Sevaistre relit l’Histoire du Japon à travers des sources et des études japonaises, et plus particulièrement les relations complexes de l’Archipel avec le reste du monde. D’une part, l’auteur analyse comment les contacts souvent violents avec l’Occident ont forcé le Japon à évoluer dans des directions qu’il n’avait pas forcément choisies ; d’autre part, comment ces événements permettent d’éclairer le révisionnisme de larges pans de la classe dirigeante actuelle. Pour cela, l’auteur remonte aux contacts avec les Portugais et le christianisme au XVIe siècle, à l’isolement qui s’ensuivit pour deux siècles, avant que le contact occidental forcé ne précipite l’évolution du Japon à l’ère Meiji. La Seconde Guerre mondiale, puis l’occupation américaine, ne sont pas sans ambiguïtés, et ont renforcé des tendances, certaines pro-occidentales, mais aussi des courants propres au Japon et à sa tradition : ainsi les enjeux fondamentaux que sont la guerre, et la démocratie. Les Japonais d’aujourd’hui, homo sapiens, ou homo japonicus ? »
Au sujet de l’auteur: « Pierre SEVAISTRE a vécu plus de 40 ans au Japon, conseillant de grands groupes industriels français et japonais. Parlant couramment la langue japonaise, il vit à Yokohama et s’intéresse depuis longtemps aux problèmes relationnels du Japon avec « l’extérieur ». »
 
 
 
« Robe de papier », un petit ouvrage édité par les Editions Souffle court. L’hommage d’un collectif d’écrivains français en 24 nouvelles au plus représentatif des auteurs japonais de l’ère Meiji, NATSUME Sôseki. Ou même « Sôseki » tout court comme on a l’habitude de l’appeler (avec respect malgré tout) au Japon.
Un livre réalisé en 2017 pour le 150ème anniversaire de sa naissance, et mis en vente en 2018, pour commémorer les 160 ans des relations franco-japonaises. Quel livre saurait mieux le faire, puisque ce sont des Français qui rendent hommage à un Japonais?
Avec, très anecdotiquement certes, mais un détail qui nous fait très plaisir: notre logo sur la quatrième de couverture!
Disponible sur commande sur le site de l’éditeur.

 
 
 
S’il est un livre à retenir – et à acquérir – en cette année 2018, année qui célèbre l’amitié franco-japonaise à travers diverses commémorations, dont celle des 160 ans du Traité d’amitié et de commerce entre la France et le Japon, c’est peut-être celui qu’a « écrit » Philippe DELORD : « Tokaido 53 », sous-titré « A scooter sur les traces de Hiroshige ».Et si nous mettons « écrit » entre guillemets, c’est parce que Philippe DELORD (photo de droite) est avant tout un peintre et un illustrateur. Et c’est parce que « Tokaido 53 » est en réalité un magnifique album dans lequel son auteur associe les estampes de la très célèbre série des « Cinquantes-trois stations du Tōkaidō » du grand UTAGAWA Hiroshige aux très beaux dessins qu’il a lui-même réalisés en voyageant sur ces traces.  Sa sortie est incontestablement un des événements majeurs de ces commémorations franco-japonaises.
(Lire la suite sur cette page…)
 
 
 
(C.Y.)