Tous les Français ou presque qui sont allés à Tōkyō se sont sans doute rendus au sanctuaire Meiji Jingū. « Sanctuaire », shrine en anglais, car édifice shintoïste et non « temple », cette appellation désignant plutôt les édifices bouddhiques.
Un sanctuaire dédié à la mémoire de l’Empereur Meiji et à l’Impératrice consort puis douairière Shōken, son épouse. Même si leur tombe se trouve à Kyōto, c’est bien le Meiji Jingū, dédié à leur culte, qui reste l’un des lieux les plus fréquentés par les Japonais et par les étrangers. Non seulement pour le symbole qu’il représente, non seulement pour sa beauté calme qui tranche avec l’agitation des quartiers environnants mais aussi parce que c’est un lieu vivant : y sont notamment célébrés de très nombreux mariages, bien sûr de façon traditionnelle, qui font tout autant la fierté des mariés – et peut-être surtout celle de leurs familles – mais aussi la joie des touristes.
Les édifices qui composent le sanctuaire se trouvent dans un très grand parc, l’un des grands lieux « verts » au cœur de la capitale japonaise. Et sur l’allée principale qui mène de l’entrée où se dresse un torii, portique qui, dans le shintoïsme uniquement, délimite la terre sanctifiée de la terre profane, se trouve une curiosité qui honore la France et l’amitié franco-japonaise. En effet, juste en face de tonneaux de sake (photo de droite) – une coutume partagée par de très nombreux sanctuaires shintoïstes – se trouvent, pareillement bien alignés, des tonneaux de vin français (photo de gauche) et plus précisément des tonneaux représentant les plus grands climats de Bourgogne : Meursault, Aloxe-Corton, Clos Vougeot, Echezeaux… jusqu’à même un tonneau de la mythique Romanée-Conti, rien ne manque. Mais pourquoi cela ? La raison est expliquée par deux panneaux superposés, l’un évidemment en japonais et l’autre en anglais, que voici :
Ainsi, dans le lieu le plus symbolique dédié à celui qui l’empereur-fondateur de l’ère Meiji, c’est bien la France et l’un de ses produits les plus symboliques qui représentent le Monde auquel le Japon s’est ouvert durant cette ère, et c’est bien l’amitié franco-japonaise qui, au nom de toutes les autres, y est célébrée de façon permanente.
(C.Y.)