Officiellement, l’apprentissage du français au Japon a débuté en 1808. C’était au temps du sakoku, où seuls les Hollandais avaient le droit de commercer avec le Japon. Mais à cette époque, la plupart des Français l’ignorent ou l’ont oublié, mais la majeure partie de la Hollande était une possession française. Et l’on sait que quelques très rares Hollandais parlant notre langue l’ont enseignée à quelques très rares Japonais.
 
Et c’est bien à la période du bakumatsu, après la signature du Traité franco-japonais de 1858, que sont apparus les premiers enseignements – ainsi que les premiers outils nécessaires à l’apprentissage de notre langue. Et c’est à un certain MURAKAMI Hidetoshi (1811 – 1890, en photo) que l’on doit le tout premier dictionnaire japonais-français, publié en 1864, sous le titre Futsugo meiyō. On a aussi la trace de livres en français, comme celui qui est en photo plus bas à gauche) et qui date de 1866. Et bien sûr, ce fut principalement durant l’ère Meiji que notre langue commença à être bien plus largement enseignée.
 
Aujourd’hui, cette amitié franco-japonaise, dont on célèbre les 160 ans, s’exprime bien sûr par le cœur, mais aussi par les mots. En particulier par ces mots japonais qu’on a adopté dans notre langue, mais aussi ces mots français que les Japonais ont décidé d’utiliser – souvent en important la chose ou l’idée qu’ils expriment.
 
A bien y réfléchir, il sont assez nombreux, ces mots japonais ou d’origine japonaise (ceux qui sont entrés dans le dictionnaire de la langue française), que nous utilisons plus ou moins régulièrement dans notre langue. En vrac: manga, animé, bento, tsunami, tous les noms d’arts martiaux comme judo, kendo, karate, etc, les noms des spectacles japonais comme kabuki ou no, ikebana et bonsaï (que les Français, sans aucune raison valable, s’entêtent toujours à prononcer « bonzai »…), banzaï, et puis les mets japonais, comme le matcha, le ramen, le sushi, wasabi (que, là encore, les Français prononcent de façon erronée : wazabi…) etc, mais aussi karaoké, mousmé, le raku, le samouraï, etc… La liste est encore longue, ce n’est qu’un petit aperçu.
 
Mais savez-vous qu’ils sont aussi très nombreux, les mots français que les Japonais utilisent aussi assez régulièrement ? Simplement, en raison de la façon qu’ils ont de prononcer ces mots, il est parfois difficile de les reconnaître.
En voici, retranscrits en romaji, c’est-à-dire une écriture utilisant les lettres des alphabets occidentaux, et sur la base de la phonétique, une liste non exhaustive de mots français ou d’origine française que les Japonais utilisent assez souvent, parfois dans un sens bien particulier qui ne correspond pas forcément à la définition française.
Petite récréation : parviendrez-vous à les reconnaître ?
(pour vous aider, leur équivalent français se trouve en seconde partie).
 
 
En couverture: kamanbeeru, puis:
Abangarudo, atorie, ārunūbō, ārudeko, ansanburu, antîku, echūdo, obuje, omāju, kureyon, kurokkii, korāju, shanson, padodū, taburo, dessan, baree,

appurike, ōtokuchūru, shumiizu, pantaron, buruzon, puretaporute, beree,, manukan, rūju, saropetto, buchikku,
arakaruto, aramōdo, ōdoburu, kafe, kafeore, guratan, gurume, kurowassan, konsome, toryufu, byuffe, buiyon, fowagura, omuretsu, bagetto, potāju, potofu, muniêru, shanpinion, menyū, ratatuiyu, resutoran, fon-do-bō, somurie, ekurea, kurêpu, gōfuru, sufure, furomāju, taruto, patishie, puchifūru, maron, mirufuiyu,
sandikarizumu, anaruko-sandikarizumu, abangeeru, apuregeeru, angājuman, anshanrejiimu, ekurichūru, kūdetā, kureōru, parōru, burujowa, puroretaria, panse, rangu, runessansu,
abanchūru, ankōru, ankeeto, echiketto, kamufurāju, kyabaree, gyaruson, girochin, kūpe, konkūru, konshieruju, saron, shāshi, shatō, janru, shiruetto, parashūto, parasoru, būke, puromunādo, beeju, mezon, metoro, montāju, randebū, rūretto, ruporutāju.
 
 
(En couverture: camembert)
Avant-garde, atelier, art nouveau, art déco, ensemble, antique, étude, objet, hommage, crayon, croquis, collage, chanson, pas de deux, tableau, dessin, ballet,
appliqué, haute couture, chemise, pantalon, blouson, prêt-à-porter, béret, mannequin, rouge, salopette, boutique,
à la carte, à la mode, hors-d’œuvre, café, café au lait, gratin, gourmet, croissant, consommé, truffe, buffet, bouillon, foie gras, omelette, baguette, potage, pot-au-feu, meunière, champignon (de Paris uniquement), menu, ratatouille, restaurant, fond de veau, sommelier, éclair, crêpe, gaufre, soufflé, fromage, tarte, pâtissier, petit four, marron, mille-feuilles,
syndicalisme, anarcho-syndicalisme, avant-guerre, après-guerre, engagement, ancien régime, écriture, coup d’état, créole, parole, bourgeois, prolétariat, pensée, langue, Renaissance,
aventure, encore (le « bis » à la fin des concerts), enquête, l’étiquette (le savoir-vivre), camouflage, cabaret, garçon, guillotine, coupé (voiture), concours, concierge, salon, châssis, château, genre, silhouette, parachute, parasol, bouquet, promenade, beige, maison, métro, montage, rendez-vous (galant), roulette, reportage.)
 
 
 
(C.Y.)