A l’heure où l’on parle beaucoup de Japonisme, c’est-à-dire d’un mouvement occidental et français en particulier qui s’est passionné pour l’art nippon dans toute sa diversité et plus généralement pour la culture japonaise, voici un court article – en terme de texte surtout – pour vous présenter quelques estampes ou peintures japonaises dont les auteurs ont visiblement été intéressés par les étrangers qui, suite aux traités internationaux signés en 1854 et en 1858 principalement, sont arrivés en nombre au Japon.
 
Il ne sera pas question ici de cette occidentalisation dont on parle souvent lorsqu’on évoque l’ère Meiji et les profondes transformations que le Japon a connu à partir de la seconde moitié du 19ème siècle – même si, contrairement à ce que beaucoup prétendent, ce pays s’est bien plus tenu informé qu’on ne le dit et a régulièrement progressé grâce aux connaissances européennes durant cette période appelé sakoku durant laquelle le Japon était réputé pour être totalement coupé du reste du monde. Dans ce court article, notre objectif est juste de vous présenter quelques illustrations qui, au-delà de l’intérêt – l’amusement ? l’étonnement ? la crainte ? – des Japonais, constituent aussi un témoignage de ce qu’étaient les Français à Yokohama au début des années 1860, ou plutôt, comment ils étaient perçus et représentés par les artistes japonais. En terme de mode vestimentaire, en terme de comportement, en terme de mode de vie ou d’activités. Il peut être intéressant à ce sujet de comparer les photos que nous avons de quelques Français partis au Japon, comme GUIMET et REGAMEY, certes une quinzaine d’années plus tard (photo de droite), ou encore Hugues KRAFFT, dans les années 1882-1883 (à droite dans la photo de gauche) à ces estampes réalisées par des Japonais et d’en noter les différences et les similitudes.
 
Des peintres, principalement de l’école Utagawa (veuillez cliquer sur ce mot si vous souhaitez en savoir plus sur cette « école » dont le plus illustre représentant à été UTAGAWA Hiroshige, Wikipédia en fait une description assez complète qu’il est inutile de reproduire ici), ont ainsi représenté les étrangers en général et des Français en particulier dans leurs estampes, dans une série qu’on appelle les Yokohama-e ou « peintures de Yokohama ». En voici quelques exemples parmi bien d’autres. Il semble que l’année 1861 ait été particulièrement inspiratrice pour les artistes de cette école. Une « mode » peut-être… Autre mode? La plupart des Français représentés portent la barbe… Mais à bien les regarder en photo, KRAFFT, GUIMET et REGAMAY aussi!
 
 
Yoshitora : un Français et une geisha, 1861

 
 
Yoshitora : Français (détails), 1861 (également en couverture)

 
 
Yoshitora : Française et son fils, 1861

 
 
Yoshitora : Couple français, 1863

 
 
Yoshikazu : Représentation de Français, 1861

 
 
Yoshikazu : Photographe français, 1861

 
 
Yoshikazu : Française, 1862

 
 
Yoshiiku : un Français et un Chinois, 1861

 
 
Yoshiiku : Française et Hollandais, 1860

 
 
Yoshitomi : Français et Anglaise, 1861

 
 
Sadahide : Française promenant un chien occidental, accompagnée d’un habitant du Siam (un « boy »?)

 
 
Sadahide, Français faisant une promenade à cheval un dimanche a Yokohama 1861

 
 
Yoshifuji: étrangers (les Français sont au centre, avec une femme portant un enfant dans son dos) se divertissant durant un ohanami ou contemplation des cerisiers en fleur, 1861

 
 
 
Enfin, pour terminer avec peut-être plus de réalisme, voici trois photographies de l’époque sur la France à Yokohama : dans l’ordre, « le Consulat français », « le bâtiment de la garnison française » et « l’hôpital naval français ».
 

 

 

 
 
 
(C.Y.)