Le Japon a participé à quatre Expositions Universelles sur les cinq qui ferme-jap-expo-1867furent organisées à Paris entre 1855 et 1900.
La toute première participation aux éditions françaises fut celle de 1867 (un an, donc, avant la naissance officielle de l’ère Meiji), décidée par le shōgun TOKUGAWA Yoshinobu, et dont on voit à droite « la ferme japonaise » qui fut présentée dans les jardins du Champs de Mars, les trois autres ( 1878, 1889 et 1900) se faisant pendant le règne de l’Empereur Mutsuhito.
 
L’intérêt de telles participations est évident : dans les Expositions Universelles de cette époque, se trouvait en effet réuni le meilleur de ce que chaque pays participant pouvait montrer au monde en matière d’industrie, de commerce ou encore d’art. Ainsi, bien au-delà de « seulement » célébrer le centenaire de la Révolution, la France de 1889 voulait affirmer sa supériorité dans la maitrise de l’acier. C’est ainsi que naquit la Tour Eiffel. Et en 1900, l’objectif était de montrer cette fois un savoir-faire incomparable du travail de l’acier combiné à celui de la pierre et du verre : ce fut la construction du Grand Palais qui allie magnifiquement les trois.
Très rapidement, les Japonais comprirent que participer à ces Expositions Universelles leur permettrait de découvrir le meilleur de très nombreux pays réunis en un seul lieu et donc de toutes les connaissances dont ils avaient besoin pour accélérer leur développement et leur modernisation. Connaissances techniques mais aussi humaines, avec les concepteurs, producteurs et exportateurs de ces nouvelles technologies.
 
Ils comprirent également que, pour espérer nouer des relations commerciales ou diplomatiques équilibrées, ils se devaient d’être « acceptés » par les pays européens, et que pour ce faire, la très riche culture japonaise constituait sans doute un incomparable atout. Ils entreprirent donc de la faire découvrir, et si l’on penseindex immédiatement aux très célèbres estampes, bien d’autres aspects de cette culture permirent aux Européens de découvrir et de mieux comprendre ce Japon encore quasiment inconnu. Et c’est notamment grâce à la présence de ce pays dans ces 4 Expositions Universelles et les milliers d’objets présentés dans tous les arts et les artisanats ( dont surtout les céramiques) que se développa, au sein du grand public français, une passion pour l’art «japanesque» et qui, complétant l’immense intérêt des artistes professionnels dont surtout les peintres ainsi que celui des critiques d’art, allait contribuer à faire de cette passion un véritable mouvement qui dura une soixantaine d’année et qu’on a appelé le «Japonisme». Un japonisme dont il faut aussi bien prendre en compte l’intérêt économique et financier pour le Japon: séduits par sa culture de façon générale et par ses objets d’art ou assimilés, les Français en particulier et les européens en général se muèrent rapidement en clients nombreux et passionnés et contribuèrent ainsi à l’enrichissement du Japon en devises étrangères, donnant à ce dernier bien davantage de moyens pour financer son développement.
 
C’est ainsi qu’un éditeur de Tōkyō du nom de Takejirō HASEGAWA édita, entre 1885 et 1903, une série intitulée «Les contes du vieux Japon» comportant 20 histoires célèbres + 1 additionnelle. Le but de ces livrets était de mieux faire connaître le Japon aux Français à travers ses contes et légendes.
 
Cette série fut éditée en plusieurs langues, dont l’anglais, l’allemand ou encore le portugais.
Elle comporte, comme vous le voyez, des textes et de magnifiques illustrations imprimés.
Voici le conte N°1 édité en français la très célèbre histoire de Momotarō, la traduction ayant été assurée par un diplomate de cette époque en poste au Japon, Joseph DAUTREMER, 1er Secrétaire-Interprète à la Légation de la République Française et qui devint plus tard Consul de France dans différents pays d’Asie puis Professeur à l’École des Langues Orientales (l’actuelle INALCO).
Voici ci-dessous, en photos, les pages de ce petit livret (par double page), de la taille d’une carte postale, réalisées en crêpe. Un livret qui date de 1886.
 
(Propriété du Centre culturel franco-japonais de Toulouse)

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(C.Y.)