La sortie nationale en France, l’année même des grandes commémorations de l’amitié franco-japonaise, de ce film japonais est presque un symbole: si la France n’est en effet pas directement concernée (au moins peut-on noter que l’actrice principale TERAJIMA Shinobu est mariée à un Français…), cette sortie, dans notre pays, après avoir été très remarquée à Cannes, est en quelque sorte une reconnaissance de l’amitié privilégiée qui existe et perdure entre ces deux pays en matière de 7ème art. Ainsi que de l’intérêt très particulier que portent les Français pour le cinéma japonais et réciproquement. NOUR FILMS, en distribuant « OH LUCY! » dans notre pays, en apporte le meilleur des témoignages.
 
Mais surtout, ce film est presque un OVNI dans le cinéma japonais : c’est dans le même temps un film dont les thèmes traités le sont indiscutablement par une japonaise, avec sa culture japonaise, avec sa sensibilité japonaise et sa façon de l’exprimer toute autant japonaise, à la différence par exemple de « Lost in Translation » de Sofia COPPOLA ou mieux, « Stupeur et tremblements » d’Alain CORNEAU où dominait le regard d’un metteur-en-scène étranger sur le Japon. Mais la façon dont ce film est tourné est non moins indiscutablement influencée par le cinéma occidental. Ce qui en fait un film donc très différent de ceux qui, dans le passé, ont été, comme celui-ci, en partie tournés à l’étranger, comme par exemple « Aniki » de Takeshi KITANO. C’est un film japonais d’un genre véritablement nouveau.
 
La réalisatrice Atsuko HIRAYANAGI nous propose donc ici une œuvre qui mérite d’être vue. D’abord parce que c’est en même temps une vraie comédie, avec beaucoup de moments légers et drôles où l’on rit franchement, et un drame traitant de sujets d’importance et graves. Et ensuite parce que, plus généralement, ce film annonce un avenir qui ne peut que susciter l’intérêt et la curiosité : soit parce que sa réalisatrice apporte au cinéma japonais un nouveau style et une nouvelle personnalité et que nous la suivrons avec attention, soit parce que, plus globalement, si d’autres réalisateurs lui emboîtent le pas – l’avenir nous le dira – elle est le premier fruit d’un Japon nouveau qui s’ouvre de plus en plus à l’étranger et la précurseur d’un nouveau courant dans le cinéma japonais. Un peu, comme il y a tout juste 150 ans cette année, le Japon s’est ouvert au monde occidental sous l’ère Meiji et s’est complètement transformé, annonçant celui qu’il est aujourd’hui…
 
Synopsis du film:
Setsuko mène une vie solitaire et sans saveur à Tokyo entre son travail et son appartement, jusqu’à ce que sa nièce Mika la persuade de prendre sa place à des cours d’anglais très singuliers. Cette expérience agit comme un électrochoc sur Setsuko. Affublée d’une perruque blonde, elle s’appelle désormais Lucy et s’éprend de John son professeur ! Alors, quand Mika et John disparaissent, Setsuko envoie tout balader et embarque sa sœur, dans une quête qui les mène de Tokyo au sud californien. La folle virée des deux sœurs, qui tourne aux règlements de compte, permettra-t-elle à Setsuko de trouver l’amour ? (Allocine)
 
La bande annonce:

Pour connaître les villes et les cinémas qui programment ce film, merci de vous reporter à «Événements commémoratifs en France en 2018 » et à la Région qui vous intéresse.

 
 
(C.Y.)